EQUIPE DE JOSE DEL RIO A MARKOUNDA 2017

Réalisé par le Père Guy Alain Désiré ANDJELIDOU, Curé de Markounda, Diocèse de Bossangoa – R.C.A.

QUELQUES PHOTOS DES ENFANTS SOLDATS

Lors d’une visite pastorale du 20 au 23 Octobre 2016, dans le secteur pastoral de Maitikoulou qui compte 43 villages pour une population d’environ 24.000 habitants à majorité de jeunes que nous avons rencontré cette situation dramatique.  Beaucoup de jeunes à l’âge scolaire n’ont pas pu fréquenter l’école à cause de la rébellion. Ces jeunes moins de dix-huit sont dans le groupe rebelle RJ (Révolution pour la Justice). Nous avons posé la question à un enfant  de douze ans : pourquoi, il ne veut pas retourner à l’école ? Il nous répondait en ces termes : Il est au CM2, mais il n’a pas d’enseignant dans son école. Alors, il préfère entrer dans la rébellion pour gagner son pain quotidien.

Selon le témoignage de nos Agents pastoraux, ces enfants sont plus nombreux dans les groupes rebelles qui sont sur ce secteur. Pour ne pas exagérer, au moins 460 enfants. Mais, nous avons enregistré à cette époque que 138 enfants soldats , faisant partie de l’Eglise Catholique , ont envie de retourner à la vie normale, mais n’ont pas  de soutien.

De ce fait, nous nous sommes engagés selon notre moyen financier pour sauver quelques-uns entre eux en attendant d’élargir un jour. C’est ainsi que nous avons pu faire venir 17 enfants soldats au centre-ville de Markounda, situé à 445 Km de Bangui. Parmi les 17, il y a  4 filles.

Nous leur avons payé le transport à moto pour venir jusqu’à Markounda centre ; nous leur avons offert une maison de trois studios. Nous les avons inscrits à l’école, nous nous occupons de leurs fournitures, nourritures et autres choses.

LES ENFANTS ASSOCIES AUX GROUPES ARMES SCOLARISES

TABECADE Fréderic  17 ans

 

Village Maitikoulou

Classe 3ème

ALLASRA Ezéchiel 23 ans

 

Village Maitikoulou

Classe 4ème

MADJILOM Claire 14 ans

 

Village Maitikoulou

Classe CM2

BAIBE Ezéchiel 20 ans

 

Village Dibalo

4ème

BENADJI Jean de Dieu 18 ans

 

Village Maitikoulou

6ème

 
NGARNAYAL Jacob 18 ans

 

Village Dibalo

Classe 5ème

SOUH Eli  18 ans

 

Village Maitikoulou

Classe 5ème

DAMNAR Yvette  14 ans

 

Village Maitikoulou

Classe CM2

GLEE Maxim  17 ans

 

Village Maitikoulou

Classe 5ème

KAMNADJI Sévérin  18 ans

 

Village Maitikoulou

Classe 5ème

KOITHAN Sévérin 18 ans

 

Village Maitikoulou

Classe 6ème

DJIMADOUM Emmanuel 17

 

Village Maingara

Classe 4ème

NAKAR Angeline  15 ans

 

Village Maitikoulou

Classe 6ème

NEDJIMADJI Claire CM2

 

Village Maitikoulou

Classe 6ème

ADMADJI Yves 16 ans

 

Village Maitikoulou

Classe 6ème

NGOM ADOUM Hervé 19 ans

 

Village Maitikoulou

Classe 6ème

NINGAROH Mathieu 17 ans

 

Village Dibalo

Classe CM2

ALLANDIG  Alexandre 18 ans

 

Village Maitikoulou

Classe 4ème

BENDOUMAN Louis 21 ans

 

Village Dibalo

Classe 4ème

WONGOTO Gabriel 17 ans

 

Village Maingara

Classe 6ème

LISTE DES ENFANTS SOLDATS DE MAITIKOULOU

NOMPRENOMAGEVILLAGEKm/Centre-ville
1ALLASRAEzéchiel18Maitikoulou105
2ALLANDIGUIAlexandre18Maitikoulou105
3SOUHElie17Maissolo I122
4ADMADJIYves15Maitikoulou105
5GLEHElisée16Dibalo100
6DAMNARYvette14Maitikoulou105
7NADJILOMEveline18Silambi120
8KOITANSéverin16Maingara85
9TAR LOALLAHMagloire18Dibalo100
10NAKARAngéline15Maitikoulou105
11MBETINODJIElie14Maissolo II125
12BEMANDJIMJean17Dibalo100
13RISARYandho18Maikoyo132
14NGARMADJIProspère15Tira128
15NDIGLOMFlorence18Maitikoulou105
16KAMNADJISéverin17Mainodjo95
17WONGOTTOAnge14Silambi120

Fait à Markounda, le 28 Octobre 2016

Père Guy Alain Désiré ANDJELIDOU

Diocèse de Bossangoa

Paroisse St. Joseph de Markounda

B.P. 1728 Bangui – R.C.A.

Tel. + 236 72 25 16 38  / 75 32 65 02

E-mail : andjelidou74@yahoo.fr

Projet 1 :   Réintégration Sociale des Enfants Soldats de Markounda (RSESM)

La Sous-préfecture de Markounda est l’une des sous-préfectures qui composent la Préfecture de l’Ouham. Elle a une superficie d’environ 9.000 Km2 et une population de 42.191 habitants repartie dans les 123 villages. Cette population est à majorité juvénile. La Sous-préfecture de Markounda est au Nord de la République centrafricaine à 480 km de la capitale Bangui. Elle est limitée au Sud  par la Sous-préfectures de Nana-Bakassa, à l’Ouest par la Sous-préfecture de Paoua, à l’Est par les Sous-préfectures de Batangafo et Kabo et au Nord par la République du Tchad. Elle a une population pauvre qui vit que de l’agriculture et élevage. Malheureusement, la dernière crise militaro-politique  l’a rendue très misérable dans tout les sens.

Contexte Général

La crise militaro-politique qui a affecté notre pays en général et la Sous-préfecture de Markounda en particulier, a fait que les enfants sont déconnectés de la vie normale qui est celle d’être éduqué : suivre le conseil des parents et fréquenter l’école. Ils sont enrôlés dans la rébellion en se droguant. Cette situation est un drame pour les parents qui voient leurs enfants déconnectés et pour l’avenir de la Sous-préfecture de Markounda.

Ainsi, pour trouver une solution à ce drame, afin de garantir le droit de ces enfants, leur éducation et l’avenir du pays, la Paroisse St. Joseph de Markounda a créé un centre d’accueil pour les enfants soldats, pour permettre aux enfants soldats de la zone de reprendre l’école et petit à petit soient insérés dans leur famille respective.

Objectif Général : Les enfants soldats sont les victimes de la crise, qui sont privés de leur droit. Voir ces enfants retrouvés leur droit.

Objectif Spécifique : Reprendre leur éducation de base ; retourner à l’école et réintégrer leur parent.

But : Garantir une vie meilleure pour ces enfants.

Résultat attendu : Tous les enfants quittent la rébellion pour retourner à l’école et réintégrer leur parent.

Période d’exécution :       Chaque année du Septembre au  Juin.

Bénéficiaires du projet :   41 191 dont 21 749 femmes et 20 442 hommes.

Bénéficiaires directs :        60 enfants soldats réintégrés.

Budget du Projet :               3.360.000 F cfa soit 5.130 euro

Activités Planifiées :

PériodeActivitéLieuNbre de PersCout
 

 

1

 

 

Septembre

Préparation des chambres et matériels essentiels et fiche d’identification 

 

Markounda

 

 

20

2.458 €
2OctobreAssurer le transport, inscription et dotation des fournitures scolairesMarkounda201374 €
3Octobre – JuinPrise en charge repasMarkounda20687 €
4JuinVacances dans leur familleZone Maitik20305 €
5ImprévuSanté, identification et autreMarkounda20305 €
  Total  5.130 €

Fait à Markounda, le 25 Juin 2017

Le Curé Abbé Guy Alain Désiré ANDJELIDOU

Projet : Prise en charge des Enfants Soldats Joseph Markounda

RAPPORT PARTIEL

Le projet de la prise en charge des Enfants Soldats Joseph de Markounda est initié par le Curé de Markounda et financé par l’Association Jose Del Rio en France pour redonner vie aux enfants qui sont enroulés dans la rébellion.

Markounda est l’une des sous-préfectures qui composent la Préfecture de l’Ouham. Elle a une superficie d’environ 9.000 Km2 et une population de 42.191 habitants repartie dans les 123 villages. Cette population est à majorité juvénile. La Sous-préfecture de Markounda est au Nord de la République centrafricaine à 480 km de la capitale Bangui, faisant frontière avec le Tchad. Sa population vit que de l’agriculture et élevage.

Ainsi, la crise militaro-politique qui a affecté notre pays a fait que les enfants sont déconnectés de la vie normale qui est celle d’être éduqué : suivre le conseil des parents et fréquenter l’école. Ils sont enroulés dans la rébellion en se droguant. Alors, pour trouver une solution à ce drame, le Curé de la Paroisse St. Joseph de Markounda a créé un centre pour accueillir certains de ces enfants pour les inscrire à l’école afin qu’ils puissent reprendre leur vie normale dans la société.

Résultat attendu de ce projet: voir chaque année 20 enfants soient inscrits à l’école et retournés dans la vie normale.   

La Période d’exécution du projet est prévue chaque année du Septembre à Juin.

Les Bénéficiaires du projet sont d’abord les 60 enfants qui seront accueillis dans ce centre au bout de trois ans. Puis les bénéficiaires indirects sont la population de Markounda.

Le cout du Projet est de 3.360.000 F cfa soit 5.130 euro par année et il est financé par Jose Del Rio.

Les activités Planifiées réalisées sont les suivantes :

Activité 1 : Préparation des chambres, achat des lits, matériels de la cuisine, kits scolaire. Nous avons mis à disposition de ces enfants 2 maisons de 3 chambres chacune. Nous avons préparé 2 chambres différentes pour les 4 filles et les 4 chambres pour les 16 garçons.

Activité 2 : Arrivée des enfants, Remplissage des fiches d’identification, installation dans les deux maisons, inscription au CEG et l’école primaire, remise des différents kits d’installation, cuisine, scolaire.

Pour cette année 2017/2018, les enfants sont arrivés en 20 dans quatre villages où règne le groupe armé RJ (Révolution pour la justice).

Activité 3 : leur prise en charge, qui concerne les nourritures et certains besoins vitaux tels que les savons et autre.

Autre activité, c’est la réunion de préparation pour accueillir l’arrivée de Monsieur Bernard de l’Association Jose Del Rio à Markounda.

Finance

Les dépenses se font bien, mais il y’a un problème de facturé en Afrique, donc on est obligé d’imprimer les papiers de Décharge.

Dans les achats, il y’a eu un peu d’augmentation des prix par rapport à ce qu’on a prévu dans le Budget initial. Cfr en annexe la situation de dépenses effectuées.

Difficultés rencontrées

La mise en œuvre du projet file en bon train, mais nous avons rencontré quelque problème :

1- Nous avons reçu beaucoup d’enfants qui sollicitent être accueillis chez nous,

2- Parmi les enfants, certains désirent la formation professionnelle telle que la mécanique, la maçonnerie, menuiserie, etc….

Malgré les difficultés, le projet suit bien son objectif.

DESORMAIS, NOUS FORMONS UN GROUPE D’AMIS DE JOSE DEL RIO

Les amis de Jose del Rio sont les enfants associés de prêt ou de loin au groupe armé non conventionnel du nom Rj (Révolution pour la Justice) qui sévie dans la Sous-préfecture de Markounda en République centrafricaine.

La naissance de ce groupe d’amis est partie d’un simple constat suivi d’une sensibilisation et afin la volonté de faire quelque chose pour ces enfants.

CONSTAT

Le constat est le premier pas de la naissance de ce groupe d’amis. Quand nous sommes partis en tournée pastorale, nous avons constaté que les jeunes moins de dix-huit ans (18 ans) avaient des armes sur eux partout, même au bord de la rivière et ils avaient un comportement anormal.  Du coup, nous avons décidé de dialoguer avec eux pour les ressortir dans cette situation qui n’est pas la leur.

SENSIBILISATION

Ainsi, nous avons organisé  une réunion de sensibilisation sur la seconde chance dans la vie en se focalisant sur l’enfant prodigue dans la Bible.

VOULOIR, C’EST POUVOIR

La sensibilisation a trouvé la place au cœur de 17 enfants au départ, puis avec l’appui financier de l’Association Jose del Rio, dix (10) autres sont arrivés dont vingt (20) sont pris en charge actuellement. Grace à cet appui de ladite association, les enfants ont bénéficié des choses suivantes :

  • 2 maisons de trois pièces chacune ont été mise à leur disposition
  • 20 lits, 20 draps, 2 tables, 4 bancs, assiettes, marmites, lampes leur ont donné.
  • Les 20 kits scolaires leur ont été remis.

NOUS NOUS SENTONS ENFANTS D’UNE PERSONNE

Aujourd’hui, 11 novembre 2017, nous avons reçu la visite de la mission Unicef protection enfant à Markounda en présence du Père Guy Alain Désiré ANDJELIDOU.

Bientôt, les enfants de la famille de Jose del Rio vont former une équipe de football. Nous avons proposé deux noms pour cette équipe de football :

  • Les « Amis de Jose del Rio» AJR
  • Les «  Enfants de la Seconde Chance» ESC

Nous attendons votre choix sur le nom de l’équipe des enfants.

Compte-rendu de janvier 2018 :

les trois réalisations financées par l’Association Jose del Rio :

1- Prise en charge des Enfants Soldats de Markounda

2- Cadeau de Noel 2017

3- Assistance humanitaire des Déplacés de Markounda.

D’abord le récit du présent conflit à Markounda.

Le Vendredi 29 Décembre 2017 vers 10h que l’alerte du conflit a été signalée. Dans la Sous-préfecture deMarkounda, il y’a deux groupes rebelles qui y règnent : Les Selekas à majorité musulmane (musulmans centrafricains, tchadiens, soudanais et autres pays) et le RJ (Révolution pour la Justice). Soudain, les RJ ont décidé de chasser les Selekas dans leur zone. C’est ainsi que ce jour-là, dans un village de 2000 habitants du nom Bodjomo et situé à 30 km de Markounda et 395 km de Bangui la capitale, cinq RJ se sont levés vers 5h du matin pour attaquer la base des selekas dans ce village. Ils ont blessé un selekas qui est le Commandant de zone selekas. Ensuite, vers 10h, ils ont tendu embuscade pour tuer deux selekas. C’est de là que tout a commencé pour arriver un bilan provisoire de :

  • Environ 12 selekas tués, 3 blessés ; 3 RJ tués, 3 blessés ; 6 civiles tués et sept blessés ;
  • 142 maisons brulées dans les cinq villages
  • Plusieurs bœufs emportés, des maisons pillées et saccagées ;
  • Plus de 12.000 personnes déplacées dont 7.282 personnes se trouvent à l’Eglise Catholique deMarkounda. Parmi les 7 282, il y’a de 3379 hommes et 3903 femmes parmi lesquels 2.104 enfants, 167 femmes enceintes et 110 handicapés.

Depuis l’arrivée de ces personnes sur le site de l’Eglise Catholique de Markounda, elles ont bénéficié de l’électricité financée par l’Association Jose del Rio, Six nouveaux nés et 114 femmes enceintes ont aussi bénéficié des lots offerts toujours par cette même Association. Puis, l’assistance sanitaire de MSF Hollande et don d’un lot de médicament offert par MENTOR.

Jusqu’alors, les déplacés ont réellement problème de l’eauhygiène (Toilette, Douche, Poubelle), couchage(bâche, couverture, etc…) et nourriture.

La situation des Enfants Soldats

Les enfants ont bel et bien commencé leur étude jusqu’au congé de noël. Etant encore en congé que la crise a commencé. Les deux qui restaient avec moi et que je voulais les envoyer à Bossangoa pour continuer les études, ont eu peur des selekas et ils ont décidé de repartir aussi chez eux. Donc, on attend la fin du conflit pour voir ceux qui vont revenir.

Que Saint Jose veille sur les enfants orphelins et souffrants de cette crise.

Père Alain.

Le Centre de Santé José del Río

L’association José del Río a aidé à l’ouverture d’un centre de santé à Markounda, sous-préfecture ne disposant plus d’aucune structure médicale locale depuis plusieurs années.

Des locaux ont été réhabilités et investis par une nouvelles équipe médicale constituée de 7 personnes  ( 1 Infirmier diplômé d’État, un pharmacien, un aide-soignant, un hygiéniste…).

Le centre de soins a été approvisionné en médicaments et a ainsi pu faire face aux maladies les plus fréquemment rencontrées sur le site :

Paludisme, Diarrhée, Vomissement, Anémies, Conjonctivite, Infection respiratoire haute et basse, Gastrite, Ulcères, Parasitose, IST, Grippe, Blessure, Fièvre, Infection urinaire, Brulure, Infection génitale et Hernie.

Le centre de santé a assuré ses premiers accouchements et a aussi permis l’évacuation de malades à Bossangoa.

Actuellement, un fonctionnement optimal nécessiterait l’acquisition de lits médicaux ainsi qu’un moyen d’acheminement permettant un approvisionnement régulier en matériels et médicaments ( en cours d’étude).

Diocèse de Bossangoa

Paroisse St. Joseph de Markounda

Centre de Santé José del Rio

B.P. 1728 Bangui – R.C.A.  Tel. 00236 72 25 16 38

E-mail : andjelidou74@yahoo.fr

1er ANNIVERSAIRE DU SOULAGEMENT DE LA SOUFFRANCE

26 MARS 2018 AU 26 MARS 2019

26 Mars 2019

Le Soulagement de la souffrance est l’une des preuves d’amour que l’homme doit envers son prochain. C’était cette expression qui a poussé l’Association José del Rio à financer la réhabilitation du centre de santé de l’Eglise Catholique de Markounda, le dotant en médicament et assurant pour trois mois le fonctionnement de ce centre en 2018, pendant que les 7.800 déplacés étaient encore à l’Eglise.

En Janvier 2018, les 7.800 déplacés qui étaient en l’Eglise Catholique de Markounda souffraient des différentes pathologies et il n’y avait aucune possibilité pour les soulager. Le Seigneur nous a orientés vers l’Association José del Rio pour plaider à leur situation.

Celle-ci n’a pas hésité un instant pour accepter à nous aider.

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Vers la fin du mois de Janvier 2018, l’Association nous a envoyé de l’argent, d’abord pour la réhabilitation du centre de santé qui était en ruine.

Les travaux de la réhabilitation ont été faits, l’installation des meubles aussi était terminée. Afin, l’Association nous a fourni des médicaments pour ouvrir le Centre, baptisé José del Rio le 26 Mars 2018 avec 7 personnels et Un Superviseur.

En Septembre 2018, un bienfaiteur italien a fourni 7 lits au centre par intermédiaire d’un Prêtre missionnaire de la Communauté de Carme à Bangui.

26 Mars 2018 – 26 Mars 2019, le bilan est très positif pour la population et les Autorités locales de Markounda.

Pendant un an ; 2.562 patients ont été soignés dans ce centre, soit 213,5 des patients par mois, dont 1821 femmes et 741 hommes. Les enfants de 0 à 6 ans représentent 57% des patients.

Ensuite, parmi les pathologies traitées (Paludisme, diarrhée, hernie, vomissement, plaie, etc…), le paludisme est plus fréquent avec 62%.

Diocèse de Bossangoa

Paroisse St. Joseph de Markounda                             

Markounda, le 25 Janvier 2020

B.P. 1728 Bangui – R.C.A.

Tel. +236 72 25 16 38

E-mail : andjelidou74@yahoo.fr

RAPPORT SÉCURITAIRE

        La crise politico-militaire qui persiste en République centrafricaine n’a pas épargné la Sous-préfecture de Markounda qui est l’une des sous-préfectures qui composent la Préfecture de l’Ouham. Markounda, situant au Nord de la République Centrafricaine, faisant frontière avec le Tchad, a connu deux drames qui ont coûté la vie de plusieurs personnes innocentes. Le premier s’est passé le 1er Mai 2014 où les peuhls ont investis la ville de Markounda centre et tué une centaine de personnes de différents sexes et ages. Cette situation a provoqué la fuite de la population vers le Tchad.

Après une ou deux années de souffrance en terre étrangère, la population était obligée à retourner  chez elle pour prendre son avenir en main. C’était ainsi que la cohésion sociale s’est enracinée à Markounda.

Ensuite, le deuxième drame a eu lieu par rapport au conflit entre les ex selekas (MPC et FPRC) et les RJ de Sayo du 28 Décembre 2017 au 03 Mai 2018, où toute la population a pris encore fuite à l’enceinte de l’Église Catholique de Markounda pour certaines et d’autres ont préféré la brousse ou soit les villes voisines.  Ce dernier drame a pris fin, grâce à la signature d’un Accord de cessez-le feu entre les belligérants le 03 mai 2018 en la présence de Son Excellence Monseigneur Nestor Désiré NONGO AZIAGBIA, Évêque de Bossangoa, Honorable Béatrice EPAYE, Députée de Markounda, la MINUSCA et les différentes Autorités de la sous-préfecture.

Depuis cette date jusqu’à présent, la population respire mieux et a repris ses activités quotidiennes  sachant que la peur demeure toujours à chacune des personnes qui vivent à Markounda par rapport aux armes qui sont encore dans la main des groupes armés et surtout aux événements de ces derniers jours.

Le présent rapport a pour but de plaider aux hommes de bonne volonté à réagir pour sauver la pauvre population de Markounda et garantir la paix dans la zone. Ce rapport s’articule autour des cas suivants :

1- Les barrières :

Présentement il y’a environ neuf (9) barrières sur les deux axes qui mènent à Markounda.

* Sur l’axe Kouki Markounda, il y’a deux : Bodjomo, 30 km de Markounda. Elle est sous le contrôle de seleka FPRC. La formalité est obligatoire pour tout passant. Ensuite, l’autre se trouve à Badama, 5 km de Markounda ? Elle est sous contrôle de la RJ. Idem.

* Sur l’axe Markounda Maitikoulou, il y’a sept (7) barrières : La première se trouve à 2 km, sur la rivière Mankinda , sous contrôle des selekas. Mais, selon les Responsables, celle là est clandestine. C’est chaque vendredi que deux ou trois éléments se pointent là pour faire la formalité. L’autre barrière se situe après le pont de Bele, sous le contrôle de la RJ. Il y’a aussi une barrière de la RJ à Gale II, environ 31 km de Markounda. Les barrières de Dokabi, 40 km, Maihogo environ 55 km, Daga I 80 km et Maitikoulou 95 km sont sous le contrôle de FPRC.

Toutes ces barrières ont pour but d’exiger la formalité aux pauvres paysans qui passent.

Les tarifs de cette formalité est établi comme suit :

  • Libre circulation des véhicules pour une année : 50.000 F cfa pour le poids léger et 100.000 F cfa pour le poids lourd.
  • Libre circulation des motos pour une année : Taxi moto : 15.000 F cfa et moto personnelle 10.000 F cfa.
  • Exploitation d’or pour une année : 250.000 F cfa.
  • Les sacs d’arachide non décortiqué, sésame, manioc et carton de savon : 500 F cfa par sac.
  • Les sacs d’arachide décortiqué, haricot, sorgho, oignon, aye, sucre, riz et natron : 1.000 F cfa par sac.
  • Un sac de sel : 250 F cfa par sac.
  • Pour le troupeau,cela reste un secret entre les groupes armés.

Mais, il faudrait multiplier ce tarif par trois. Car c’est le tarif de chaque groupe armé résident à Markounda.

2- Les bases :

Les trois groupes armés de Markounda se trouvent toujours dans leurs bases respectives. Nous comptons 14 bases dont 7 pour RJ : Badama, Markounda, Bele, Gale I, Mainodjo, Bara, Daga I, Maitikoulou, Silambi et Dawala.

6 pour FPRC : Bodjomo, Markounda, Dokabi, Maihogo, Daga I, Maitikoulou et Silambi.

 1 pour MPC : Markounda centre

3- La monté de l’insécurité :

Depuis il y’a deux semaines, la sous préfecture de Markounda est menacée par la présence d’une trentaine d’hommes armés en provenance de Batangafo et qui ont voulu s’installer à Bodjomo et par après ont quitté pour se dissimiler dans la brousse entre Markounda et Borea à 16 km. Ensuite l’afflux d’étrangers en passage vers Kouki où il y’a un nouveau chantier d’or. Chaque jour, on pourrait compter plus de quarantaine d’hommes en sac dos provenant du pays voisin pour le chantier. Certains détiennent des armes de guerre.

4- Transhumance

Cette année, la transhumance à Markounda panique la population. Car, tous les éleveurs peuhls qui traversent vers Markounda sont lourdement armés. 

Le fait qu’on les exige des taxes pour traverser, ceux là en considèrent comme le prix d’achat de la terre de Markounda. Donc, ils mettent leurs troupeaux dans les champs des paysans ; les champs à partir du village Manda jusqu’à Silambi et Tira ont été dévastés par les bœufs. Nous avons eu la confirmation par un paysan de Dokabi du nom Alain. Ensuite, un Général du Mouvement seleka nous a avoué que ce serait très difficile de faire face à ce groupe de peuhls éleveurs à cause de leur nombre et de marque d’armes possédées.

5- L’ingérence des Autorités

* L’autre souffrance de la population est le non enregistrement de leur nom parmi les bénéficiaires de différentes assistances humanitaires dans la sous-préfecture de Markounda.

Quand les humanitaires arrivent dans la ville, ils préfèrent demander aux Chefs des quartiers et villages de leur donner le nombre de ménages de leurs habitants. Malheureusement ces chefs prennent plus souvent que les noms de leurs parents et voir même ceux qui sont décédés ou qui ont quitté Markounda. Cette manie de faire a occasionné un conflit familiale au quartier Laka, où un chef de ménage n’a pas supporté de voir son voisin bénéficié de l’assistance et lui avec sa famille reste sans rien. Jusqu’alors aucune solution n’est trouvée.

* Les Autorités passent d’abord leur intérêt avant celui de la population. Cela a été constaté plusieurs fois dans les différentes rencontres avec les ONG qui viennent recruter les personnes à Markounda :

– L’Autorité locale a mis son parent comme Chef de centre de santé de Markounda, malgré son bas niveau intellectuel, avant d’être remplacé par le personnel qualifié envoyé par le gouvernement.

– L’Autorité Administrative ne cesse, à chaque occasion d’imposer sa petite copine qu’il a trouvée à Markounda dans les différents recrutements :

Il l’a imposée à MENTOR comme animatrice et aussi comme Monitrice dans le projet de la distribution des moustiquaires. Et afin, le dernier cas scandaleux a eu lieu le dimanche 19 Janvier 2020 dans l’après midi, lors de la proposition des nouveaux membres de l’ANE de Markounda, où il a voulu imposer celle là encore comme TG dans l’équipe et le Président s’est imposé. Le fait s’est déroulé devant l’Équipe de la Cartographie électorale de passage à Markounda. 

Cette manière de gérer la sous-préfecture ne pourrait pas consolider la paix déjà fragile dans la dite sous-préfecture, si chacun ne fait que chercher son intérêt personnel.   

* Ensuite, la population de Markounda a constaté que l’Autorité Administrative avec l’aide de la MINUSCA Markounda, a créé une cellule ou soit une maison d’arrêt à Markounda qui se trouve à l’enceinte de la base de MINUSCA. Le char blindé qui devrait servir à protéger la population devient une maison d’arrêt pour la population. Nous citerons les deux cas :

En Novembre 2019, lors de la distribution des denrées alimentaires  par l’ONG World Vision à la population de Markounda centre, les jeunes se sont rebellés pour ce que font les humanitaires sous les yeux des Autorités, en vente des produits destinés à la population aux commerçants, l’Autorité Administrative a autorisé à la MINUSCA d’enfermer un jeune du nom NDOUBA Richard dans leur char pendant 27 minutes.

Ensuite, au début de Janvier 2020, suite à un conflit entre les villages Benodjo et Bele situés à 20 et 21 km de Markounda, l’Autorité Administrative a envoyé les RJ sous le commandement du surnommé Kouli, de ramener les concernés à sa résidence. A la fin du procès sans avocat, l’Autorité  a amandé le Chef de village Benodjo, Mr NAROUM Vincent à une somme de deux cent mille francs (200.000 F cfa) en le mettant en prison de la MINUSCA où il a passé un jour. Il a été libéré afin de chercher la somme, mais nous lui avons demandé à ne pas verser cette somme. Ensuite aux autres accusés, certains ont été amandé 15.000 F cfa, 20.000 F cfa et d’autres 30.000 F cfa.

Plus grave encore, le lendemain, les RJ sont retournés voir l’Autorité pour lui demander les frais de mission, mais il leur a demandé de retourner au village Benodjo pour demander. Et ils sont partis prendre les cabris, les bœufs et voir les sacs d’arachides d’une vieille dame veuve qui n’a que cela comme son trésor  de l’année.

Ces tristes situations nous préoccupent, car désormais, nous savons que les groupes armés et les Autorités nous inquiètent et nous font peur de vivre librement dans la sous-préfecture.

Enfin, le dernier aspect, c’est l’abus sexuel qui bat son record à Markounda et qui commence à nous inquiéter aussi par rapport à la propagation de VIH/Sida dans la sous-préfecture. Les humanitaires qui sont régis par un code de bonne conduite, une fois arrivée à Markounda, il n’y a plus ce respect de code de bonne conduite. Ils profitent de leurs bénéficiaires, alors qu’il leur est interdit. C’est vraiment une alerte que nous lançons aux Hauts responsables des ONG qui résident ou effectuent des missions à Markounda, pour qu’ils puissent veiller sur leurs personnels. Ce n’est pas bien de profiter des pauvres filles qui ont besoin de former une famille demain.

       En conclusion, nous espérons que ce présent rapport susciterait de prompte réaction de nos dirigeants et les hommes de bonne volonté pour atténuer ce climat de peur qui règne dans la sous-préfecture de Markounda.

Le Curé de Markounda

Abbé Guy Alain Désiré ANDJELIDOU

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